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S'initier à la musique classique

A quel âge peut-on commencer à leur faire découvrir des œuvres, les emmener au concert et quelles musiques choisir ? Peut-on et doit-on s'initier à la musique classique à tout âge ?


Alors que l'histoire du soir est un rituel quasi systématique dans les familles, le partage de moments musicaux en famille reste anecdotique. A quel âge commencer ? Par quoi commencer ? Que faut-il et ne faut-il pas lui faire écouter ? Tout simplement, peur de franchir le pas ?

Nous allons tout vous dire.


Vous vous étonnez de voir votre bambin à peine mobile se trémousser déjà en rythme à la moindre note de musique et vous interrogez sur ses aptitudes musicales?

C'est tout à fait norma! Dès le plus jeune âge, le bébé se synchronise à la musique qu’il entend. C’est scientifique! Profitez-en pour lui faire écouter des sons en le balançant, en lui faisant faire des exercices ou en le massant. Il y sera d'autant plus attentif. Même s'il ne marche pas encore, il pourra vous accompagner pour une petite danse, ou une marche rythmée.

Bien évidemment, ce n'est pas parce que votre progéniture à le rythme dans la peau qu'il sera le futur Mozart de son époque et qu'il faut d'urgence lui trouver un professeur.

En attendant qu’il soit en âge d’intégrer un cours d’éveil musical, pourquoi ne pas l’initier à la musique vous-même ? Vous en êtes tout à fait capable. Il suffit de transmettre votre passion pour la musique à votre enfant, peu importe votre niveau. Voici quelques astuces pour y arriver...

Vous l’avez sans doute déjà commencé, sans même le savoir! Et oui, il est rare qu'un parent n'ait jamais chanté une berceuse pour endormir son enfant. Et, vous l'aurez compris, c'est le tout premier pas vers l'initiation à la musique. En effet, les berceuses sont parmi les musiques les plus universelles, communes et accessibles à tous types d'oreilles. En plus, votre voix est la première musique que le bébé entend in utero, et continue à être son repère affectif principal après la naissance. Alors ne vous en privez pas!

Petite astuce ? Variez en les versions et les langues. Les scientifiques s'accordent sur le fait qu’initier les bébés à une langue étrangère développe leur oreille musicale. Vous ferez en même temps, d'une pierre deux coups!

Vers deux ans, vous pouvez introduire des jeux rythmés sur les comptines : elles permettent de faire des chorégraphies simples qui miment l’histoire. Et n’oubliez pas la ronde, qui permet à la fois de marcher dans le rythme et de bouger dans l’espace. Rappelez-vous en, votre corps est une boite à rythme. Donc allez-y bon train. Tapez des mains et des pieds, claquez des doigts, utilisez votre corps comme percussion (ne tapez pas trop fort quand même) pour faire sentir les pulsations à l’enfant. Et n'oubliez pas que la variété est la clef d'une oreille avertie. Faites-lui entendre des musiques lentes et rapides et incitez-le à bouger librement pour développer la sensation du rythme. Encouragez-le à utiliser tout son corps, à se déplacer dans l’espace, à sauter, à se rouler par terre (vous aussi d'ailleurs, si vous vous en sentez l'âme)… et profitez de cette régression en enfance pour vous rappeler que la musique se vit par le corps dans son intégralité.

Pour les jeunes enfants, tout son est musique. Si, si, nous vous l'assurons, même ceux que vos oreilles ne supportent pas. Ne les privez donc de rien qui puisse stimuler leur sens et transformez de simples et banales occasions en véritables concerts. La cuisine, par exemple, est un endroit fabuleux pour monter un orchestre improvisé de percussions : casseroles, hochets à riz ou à haricots, ustensiles en bois, saladiers en plastique… le parc instrumental est tout trouvé pour expérimenter différentes sonorités. Laissez libre cours à votre imagination.

Les promenades à l’extérieur sont aussi un moment privilégié pour écouter les bruits environnants et chercher leur source : un oiseau, une sirène de pompiers, un chien qui aboie, les vagues… et essayez de les reproduire en utilisant les onomatopées existantes ou inventées. Moment de fous rires assuré, les enfants adorent.

Enfin, encouragez toutes les tentatives vocales de votre chérubin. Parce qu'avant de dévoiler son oreille parfaitement absolue, il faudra qu'il puisse explorer par lui-même ses capacités vocales. Faites des jeux avec des bruits de bouche, jouez avec votre voix, changez de registre et d'intensité, vous verrez que votre enfant en fera autant.

Enfin, donnez la possibilité de faire de la musique dès ses premiers mois de vie à votre tout petit. Tout d'abord, faites le tri parmi les cadeaux sonores du tonton et de la mamie : exit les pianos, guitares et autres trompettes en plastique au son criard et approximatif. Il faut laisser votre enfant manipuler de vrais instruments au son et timbre justes. Petites percussions et clochettes, flûtes à coulisse, bâtons de pluie, pianos à pouces, sifflets en forme d'oiseau… un instrumentarium simple et beau à entendre et à voir sera beaucoup plus adapté.

Et évidemment, si vous jouez d'un instrument, n'attendez pas que votre enfant passe le Bac pour lui laisser s'en approcher. "Mais vois-tu, un Steinway de concert, ça coûte quand même cher" . Peut-être, mais jouez-en avec et à votre enfant le plus souvent possible. C'est seulement en vous voyant y prendre du plaisir qu'il attrapera le virus du mélomane. Et si vous n'en jouez pas, rien n'est perdu. Rappelez-vous, vous chantez ! Finalement, quel que soit votre niveau, c'est l'intention qui l'emportera sur le résultat.


Piochez dans votre discothèque pour faire découvrir à votre enfant tout ce que vous aimez en musique. Investissez dans des disques pour enfants qui ouvrent sur d'autres cultures, qui font entendre des bruitages ou des univers sonores, ou qui racontent les histoires en musique ou le familiarisent avec différents instruments. Sur le marché, l'offre est très riche, choisissez dans la mesure du possible les interprétations et les productions de qualité (faire écouter un orchestre plutôt qu'un simple synthé est toujours mieux, la sensibilité auditive des petits est à son apogée et c'est le meilleur moment de la solliciter).

Mais ne lui laissez pas l'intégrale des symphonies de Bruckner à l'heure de la sieste en fond sonore. Cherchez à adapter le choix musical au moment de la journée et surtout, réservez à l’écoute de plages bien identifiées que votre enfant passera en votre compagnie. Essayez de capter son attention, guidez-le à travers l'écoute en lui racontant des histoires ou en feuilletant des livres d'images.


Et pourquoi ne pas varier les plaisirs ? Mêler littérature et musique pour une initiation en douceur...

Retrouver chaque mercredi, une nouvelle histoire racontée par Elodie Fondacci sur les plus belles musiques classiques, avec « Histoires en musique » à écouter sur radioclassique.fr.

Pour enchanter les enfants et ceux qui le sont restés…



A tous, je souhaite bonne écoute...


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